Séquestration du CO2

(16 août 2009)

Il ne se passe pas de jour sans que chacun de nous n’entende parler du réchauffement climatique, de ses causes possibles, des dégâts et risques qu’il entrainera ou de la lutte qu’il convient d’organiser contre lui.

Nous n’ignorons pas que ce sujet fait encore controverse : le réchauffement est-il ou non essentiellement lié aux rejets croissants de gaz à effet de serre – et notamment de CO2  – est-il donc attribuable à des causes humaines ?

Les pays riches doivent-ils seuls contribuer à la lutte ou tous les pays doivent-ils participer selon leurs moyens ?

Notre but n’est pas de débattre de ces questions (nous aurons sans doute l’occasion d’y revenir en fin d’année à l’occasion de la conférence de Copenhague) mais d’examiner comment réduire les rejets massifs et croissants de ces gaz : ceux-ci en effet posent problème aux plans local et sanitaire en tout état de cause.

L’éventail des solutions pour réduire les émissions de gaz est vaste :

·      ·      changer de mode de vie,

·      ·      réduire drastiquement le recours aux énergies fossiles (charbon, pétrole & gaz),

·      ·      développer massivement le recours aux énergies renouvelables (hydraulique, éolienne & solaire),

·      ·      développer le recours au nucléaire qui ne contribue pas au dégagement  de CO2 ou

·      ·      capter et stocker le CO2, l’isoler durablement de l’atmosphère ce qu’on appelle du nom un peu barbare de « séquestration du CO2 ».

Contrairement à certains idéologues qui ne veulent considérer qu’une seule voie à l’exclusion de toute autre, il semble raisonnable de penser que toutes ces voies devront être poursuivies en parallèle.

Toutes du reste sont connues ou commencent de l’être, la séquestration, elle, n’est connue que de rares spécialistes et les réalisations dans ce domaine sont rarissimes. C’est dire les efforts gigantesques qui devront être développés avant que celle-ci ne soit opérationnelle à grande échelle et puisse contribuer significativement à réduire les émissions à la source. Rappelons que l’objectif, pour les pays développés, est de réduire les émissions d’un facteur 4 d’ici 2050. Il faut savoir par ailleurs que les quantités sont astronomiques puisque, pour la France seulement, il s’agirait de séquestrer plusieurs dizaines de milliards de tonnes de CO2.

La note sur ce sujet établie par le GR21 (Groupe de réflexion Energie / Environnement du XXIeme siècle qui réunit au sein de la Société Française de l’Energie Nucléaire (SFEN), des cadres retraités aux multiples compétences qui réfléchissent en commun et en toute indépendance aux questions relatives à l’énergie et à l’environnement) couvre en quelques pages l’ensemble des volets couverts par les études : capture du CO2, transport et stockage géologique.

En matière de capture plusieurs voies de recherche sont étudiées, étant précisé que seule est envisagée la capture dans les grosses installations industrielles de production (centrales à charbon ou au gaz, cimenteries,…) et en aucune façon à la sortie de chaque pot d’échappement de voiture ou de chaque chaudière de chauffage individuel et bien moins encore de récupérer le CO2 déjà dispersé dans l’atmosphère.

Le transport vers l’installation de stockage se ferait sous forme liquide et sous pression de façon assez analogue – aux quantités près – avec ce qui se pratique aujourd’hui pour le gaz naturel.

Le stockage géologique pourrait se faire dans différents sous-sols : d’anciens gisements gaz et pétrole, dans des veines d’anciennes mines de charbon ou  des aquifères salins, c’est-à-dire dans des structures pour la plupart déjà identifiées et bien connues.

 

Les problèmes techniques à résoudre comme on peut l’imaginer sont nombreux : comparer les différents procédés, sélectionner les plus prometteurs pour des essais de démonstrations, choisir les plus économiques et enfin s’assurer que le public accepte bien ces solutions, ce qui prend toujours un peu de temps.

 

Aujourd’hui les entreprises françaises (TOTAL, AIR LIQUIDE, ALSTOM, GDF-SUEZ, le BRGM…) sont impliquées dans plusieurs des prototypes, mais curieusement peu de publicité est faite à destination du grand public.